Ellana marchait, tranquille, au milieu des rue dessertes. A l'aise, elle se fondait dans la nuit, marchant à pas de loup, se cachant sous sa cape noire et ample. La nuit était dangereuse, la nuit était piégeuse. Car le Culte y rode, petit enfant, ne t'aventure pas la nuit dans les rues, car le Culte t'emportera. Un conte pour les enfants pas sage, mais qui était pourtant tellement réelle pour cette pauvre ombre dans la seule vie est la haine.
Puis elle arriva dans LA ruelle. Cette petite ruelle qu'elle connaissait par coeur pour y passer tout les jours. Elle s'adossa, et attendit. Le temps ne lui parut pas long, son esprit était occupé ailleurs. Des souvenirs nimbés de pourpre...c'était si beau, et si terrible à la fois.

Puis la Chouette arriva alors, légère. Le milieu de le dérangeais pas, au contraire, il semblait lui plaire, elle avait bien choisis. Il leva les mains au ciel en signe de paix, et elle sortit de sa cachette, glissant sur le sol telle un spectre.
Par politesse et professionnalisme sans doute, elle retira doucement son capuchon, libérant sa longue chevelure, ainsi que son visage pale et sublime à la clarté de la lune. Une petite poupée désarticuler qui ne prêchait que la vengeance ce tenait là.

-Tu sais bien écouter, la Chouette. En effet, j'ai besoin de toi.

Elle le fixa dans les yeux, sans une once d'hésitation.

-Je veux savoir comment m'infiltré dans le Culte sans éveiller les soupçons. Je souhaite pourvoir...approcher le Grand prêtre. 

L'idée d'Ellana semblait saugrenue pour la Chouette, elle le devinait derrière son masque. Il ne fallait pas si fier, elle était elle-aussi une fine observatrice et farouche guerrière. Ses coutelas caché sous sa veste, si les choses dégénéraient, elle était totalement prête.
Mais le masque lui demanda alors ce qu'elle avait à lui offrir. Certes, elle n'avait pas d'or ni de bien précieux, juste....

-Connaissez-vous Cerberus?

Tous ou presque connaissait Ceberus pour ses méthodes de traques hors pair. Il avait du flair, et son surnom venait de sa capacité à ne lâcher aucune de ses cibles jusqu'à ce quz son contrat soit remplis. Le Chien qui vous poursuit jusqu'en enfer.
Elle passa doucement sa main sous son manteau, avant de le regarder, rassurante.

-Ne vous en faite pas, ce n'est pas une arme.

Elle savait que l'idée lui avait effleuré l'esprit, il s'était tendu quelque micro seconde. Elle sortit une enveloppe de papier kraft opaque.

-Voici la liste de toutes les requêtes demandé à Cerberus, les commendataires, les cibles, ainsi que toute les informations sur les deux. Il y en a aussi sûr vous, et sur votre connaissance Valdis Nirko. Dommage, il n'y a pas votre vrai visage, il n'a pas pu le prendre avant ce rendez-vous nocturne.
Ceci vous conviendrait-il?

Il semblait avoir compris le stratagème. Certes, elle n'avait pas tant d’information que ça, mais sa réputation, ou du moins celle de Cerberus, était connu de tous dans le milieu. Il lui demanda enveloppe et elle s'approcha pour la lui donner en main propre. C'était dans les règles, chaque information était précieuse, on ne pouvait pas se permettre de les lancé à tout va.
Quand il résuma la situation, elle esquissa.

-Je parle au nom de Cerberus. Et en mon nom. Nous agissons seuls, et nous n'avons pas besoin de nous voiler la face, n'es-ce pas....?

Elle posa enveloppe entre ses mains, détaillant ses doigts par la même occasion. Fine, les doigts fins...elle se retint de ronronner. 

-Les milles yeux ne reviennent jamais sur leur parole, n'es-ce pas?

Elle se demandait comment il réagirait en ouvrant enveloppe qu'il tenait dans ses sublimes mains. Hum, c'est vrai que s'était des informations intéressantes. Après, une simple phrase pouvait être tellement utile.

"Je sais qui tu es, Milles Yeux. Je me présente: Cerberus. Enchantée."  

Il semblait ravis  de voir que l’enveloppe contenait tout les éléments qu'elle lui avait promis? Toutefois, elle ne l'écoutait qu'à moitié, se demandant ce qu'il pouvait bien se cacher sous son petit masque. Alors qu'il parlait, elle se rapprocha tout près de lui, le détaillant du mieux qu'elle pouvait, analysant chacun des traits qui ne se trouvait pas dissimuler sous son masque.

-Oui, c'est exacte, le grand prêtre. Mais je ne désire pas seulement l'approcher.

Elle s'approcha un peu plus de lui, murmurant à son oreille.

-Je veux sa tête.

Il ria à l'idée d'Ellana, et le regard de celle-ci se fit dur. Comment pouvait-il critiquer son but, son idéal? Sa soif de vengeance était sans limite,et elle s'éteindrait avec la mort d'Orion, le grand prêtre.

-Je le sais Milles Yeux, mais je ne suis pas comme les autres.

Elle ne savait que trop bien ce que faisait le Culte, il lui avait prit son époux, son seul amour. La bonne moitié de son coeur, cette moitié qui la faisait vivre dans la joie, la droiture, le "bien". Mais maintenant il ne restait que le mal, la tromperie, le mensonge.

Il sortit un calepin où il commença à écrire, surement craignait-il d'être entendu par on ne sait qui. Bien qu'Ellana ne descellait aucune présence autre que les leurs.
Elle tendit la main pour obtenir le carnet ainsi qu'un stylo et écrivit à son tour. Le langage muet avait son petit charme.

"Je n'ai pas le temps d'attendre, il faut que je puisse allé vite, je ne suis pas douée dans le long terme.
Qu'es-ce qui pourrait impressionner le Culte, à ton humble avis."

Je lui retendis le calepin, et ma main effleura son masque que, tout doucement, je relevais, les yeux captivés.

-J'aime savoir à qui je m'adresse, Mille Yeux. Tu connais le visage de Cerberus, pourquoi Cerberus ne connaîtrait pas ton visage?

Doucement, elle lui retira son masque quelques secondes, avant de le lui remettre, un petit sourire aux lèvres. Maintenant qu'elle avait vu son visage, elle s'en souviendrait toute sa vie, comme chacune des personnes qu'elle pouvait voir jour et nuit.

-Tu n'es pas si différent que ce que j'imaginais...

Il réagit bien vite, elle le vit poser la main sur le fouet qu'il portait à la ceinture. Rapidement, elle se dégagea, le fouet claqua une micro seconde sur sa joue, y laissant une traîner sanglante. Pourtant, elle, elle souriait à pleines dents, le regard heureux et satisfait. Il s'énervait bien vite à son gout....elle adorait ça. Le taquiner serait surement une partie de plaisir. Après tout, la traque reste de faire tourner en bourrique sa proie jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle est prise dans les filets du chasseur. Tout le plaisir de la chasse...se trouvait là.
Son sourire toujours aux lèvres, elle prit un ton qui se voulait désolé, bien qu'elle se moquait vraiment de lui.

-Tu connais mon visage, pourquoi ne pourrais-je pas connaitre le tien. Surtout que, il n'a pas à être caché, ton jolie minois.


Du bout des doigts, elle alla cueillir le sang qui coulait de sa pommette, avant de les lécher, un petit air gamin sur le visage.

-C'était pas très gentil ça d'ailleurs, tu ne sais donc pas qu'on a pas le droit de blesser le visage d'une femme?

D'un revers de la main, un coutelas sortit de sa manche et alla se planter juste à côté de la tête de Mille yeux, son masque abîmer d'une sublime marque nette et précise, sans avoir entailler la peau en dessous. 

-Je suis peut-être Cerberus, le traqueur. Mais j'en reste à même de me défendre. Aussi, j'estime qu'il est honnête pour moi de connaitre ton visage si tu connais le mien. Donnant-donnant. Et puis, au moins, si un jour j'ai un contrat sur toi alors que tu ne porte pas ton masque, ça m'évitera les quiproquos. Beaucoup donnerais très chère pour obtenir la tête des Milles Yeux, crois moi.

Doucement, elle revint vers lui; un nouveau coutelas dans la main. Son air était bien plus sérieux que tout à l'heure.

-Alors on va poser une petite règle: soit on est honnête et on parle affaire de façon propre et sans "masque", soit on finit cette petite soirée dans un bain de sang, bien que mes couteaux ne te sois pas destiné. Qu'en dis-tu, Milles Yeux?

Elle le regarda, glaciale, à l'évocation du mot "parent". Celui-ci n'avait plus aucun sens pour elle depuis le jour où elle avait abandonnée leurs cadavres, ainsi que celui de sa petite sœur, aux flammes. Ce souvenir lui donna un sourire un peu fou, malgré ses yeux à vous figer sur place.

-Ton savoir est peut-être grand, mais tu ne peux pas tout te permettre. Mes parents ne signifient absolument plus rien pour moi, ils n'ont jamais eu aucune autorité sur moi, comme presque toutes les personnes vivante sur cette Terre. Le Cerbère est indomptable, et ne se laisse pas attendrir par les larmes ou les supplications.

Il lui dit qu'il allait partir, mais qu'il ne révélerait rien sur elle. En fait, elle s'en fichait pas mal d'être connu de tous, elle pouvait se fondre dans l'ombre sans que personne ne l'aperçoivent. 
Pourtant, elle ne fit aucun commentaire là-dessus, plutôt attentive à la possible "renégociation".

-Un...renouveau de confiance? Parce que les informations du Cerberus ne te suffit pas Milles Yeux? Tu désires plus?

Lui demanda-t-elle, un regard malicieux, ne trahissant nullement sa réflexion intérieur profonde. Elle n'était pas dupe, elle savait que ce serait difficile. Mais maintenant, elle avait le visage de Milles Yeux dans sa tête. Si jamais il se retournait contre elle, toute la ville verrait son portrait affiché sur chaque palissade, chaque mur. Elle n'était pas folle, elle était...maligne.

-Et bien....que dirais-tu de Cerberus lui-même? lui demanda-t-elle, le regard dans les yeux. Ils s'étaient très bien compris sur cette phrase.

Lentement, elle délassa le lacet qui retenais sa cape sur les épaules, la découvrant dans son short court avec son collant noire, ses bottes hautes et son petit top sans manche, ne lui couvrant même pas le nombril.

-Cela t’intéresse-t-il, Milles Yeux?

Milles Yeux retira finalement son masque, Ellena eut un petite sourire victorieux. Un point pour elle. Avait-il été déstabiliser par sa proposition? Il faut dire qu'il n'était pas comme les autres rustres qui se serait jeté sur elle dès que cette phrase eut franchie ses lèvres qu'elle se pourléchait, peut-être par réflexe, devant le physique avantageux du jeune homme mis finalement à jour pour ses beaux yeux. C'était déjà mieux sans le masque légèrement soulever au dessus de son visage mate.

-Je me fiche des chaînes qui puissent m'entraver car elle me donne toujours plus de volonté pour m'en séparer. C'est un cycle vicieux, malheureusement, je suis tombé dedans. J'attendrais mon but, puis je m'en trouverais un autre....

Ou alors elle mourrait, au choix. Vivre sans but, c'était impossible pour elle, et elle en avait conscience. Mais au moins, après, elle pourrait mourir en paix.
Il ressaisit son calepin et recommença son écriture, avant de lui tendre une nouvelle fois. Elle caressa délibérément la main ganté du jeune homme qui lui faisait face, surement du même age qu'elle. Non, peut-être un peu plus jeune.
*Des gants pour ne pas laisser de trace, sans doute*
Toutefois, si il écrivait, s'était que le contrat était toujours possible et négociable.

Elle lut attentivement les mots, prenant note dans sa tête, avant de lui tendre une nouvelle fois le calepin.

-Merci, je me débrouillerais pour trouver toutes ses informations, je n'ai pas de quoi te payer pour les obtenir de toutes manières.

Elle sortit alors une petite carte blanche de sa chemise, plus précisément celle sur sa poitrine, et la lui tendit. Un pentacle rouge était dessiné dessus.

-J'imagine que tu reconnais cet endroit? Tu pourras me trouver là, pour ton payement. Ou alors si tu as d'autres informations pour moi. Ou alors si tu veux prendre le thé aussi, ça peut se faire.

Elle passa une main dans sa chevelure rousse, l'agitant un peu, avant de ce retourner, ayant obtenu tout ce dont elle avait besoin. Elle ajouta juste une dernière fois.

-Ne t'en fais pas, je veillerais à ne pas voir arriver de contrat sur ta vrai tête sur mon petit panneau de chasse.

Elle s'agenouilla pour ramasser sa cape qu'elle fit glisser sur ses bras et la renoua, de dos à Milles Yeux, elle n'en avait rien à craindre. Elle faillit oublier. Elle se retourna une nouvelle fois.

-Pourrais-tu me rendre mon couteau s'il te plait? C'est une arme spécialement faite pour moi, elle m'a coûté une petite fortune, j'aimerais bien pouvoir l'utiliser encore un peu.

Les armes de jet était vraiment difficile à trouver et à adapter à sa force surtout. Alors fallait faire du sur-mesure, et les charlatant se faisait plaisir à faire exploser les prix.

Il s'en alla finalement, emportant le couteau qui avait coûter si cher au pauvre Cerberus. Finalement, elle rabattue elle aussi son capuchon sur la tête, souriante. Elle lui murmura à son tour, alors qu'il tournait les talons.

-A la prochaine Milles Yeux, nous nous reverrons.

Elle tournait les talons à son tour, replongeant dans l'ombre à son tour. Les rayons de lune caressait doucement les quelques mèches de cheveux rougeoyant qui échappait de son capuchon. Elle avait quelques cibles en vue à présent: le chef des rebelles, ses alliés....et les Milles yeux. Sa curiosité était tellement...vilaine.
Elle sourit vicieusement. Le plaisir de la traque...était de retour. 
Elle regarda le ciel.

-A la prochaine Milles Yeux, et cette fois-là, je t'appellerais par ton vrai nom.